Thomas Gallay, condamné pour djihadisme au Maroc, clame son
innocence
Accusé de "soutien financier en vue de la commission
d’actes de terrorisme", il a été condamné à six ans de prison au Maroc. Il
comparaîtra à nouveau mercredi en appel.
par Elsa Vigoureux, Nouvel Obs, le 18 novembre 2016
Six ans de prison. C’est la peine dont a écopé Thomas
Gallay, ressortissant français de 36 ans, interpellé en même temps que neuf
autres personnes dans le cadre du démantèlement d’une cellule terroriste au
Maroc en février. L’ingénieur a été condamné à Rabat le 14 juillet. Sans
comprendre.
Accusé de "soutien financier à des personnes en vue de
la commission d’actes de terrorisme", il comparaîtra à nouveau mercredi en
appel. Sa mère, Béatrice Gallay, espère alors sortir du "cauchemar",
de "toute cette affaire qui est en train de briser (sa) famille et qui ne
tient pas debout".
« C'est ça
soutenir Daech ?"
C’est vrai que les seuls éléments à charge avancés par les
autorités marocaines contre Thomas Gallay ne pèsent pas bien lourd. Les
autorités marocaines lui reprochent d’avoir donné en tout et pour tout la somme
de 70 euros, en trois fois et sur un an, à deux Marocains membres présumés de
la cellule terroriste.
"C’est vrai, il a aidé son ami qui avait besoin de
consulter un dentiste, il l’a dépanné aussi pour finir de payer un loyer. Et à
une connaissance de ce copain, il a acheté une planche de surf. C’est ça
soutenir Daech ?"
L’avocat français de Thomas Gallay, Frank Berton, a alerté
le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas sur la situation de son client
par courrier recommandé le 15 novembre : "Monsieur Gallay a été condamné
uniquement sur la base de déclarations devant les services de police
judiciaire, bien que les procès-verbaux aient été rédigés en langue arabe,
langue qu’il ne sait ni lire, ni écrire, et alors même qu’il les a réfutés
devant le tribunal en les qualifiant de faux."
Des documents qui font
"notamment état de sa conversion à l’Islam, ce qui est totalement faux.
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Article de Human Rights
Watch du 21 novembre 2016
Maroc : Condamnations basées sur des « aveux » douteux
Deux Français condamnés ont pourtant infirmé les dépositions
en arabe
(Tunis) – Des tribunaux marocains ont récemment condamné
deux ressortissants français à des peines de prison, dans des affaires sans
lien entre elles, en se fondant sur des « aveux » écrits en arabe, langue
qu’ils ne savent pas lire, ont déclaré aujourd’hui Human Rights Watch, la FIDH
(Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme) et Amnesty
International. À peine en ont-ils entendu le contenu que les deux accusés ont
réfuté ces aveux.
Ces affaires illustrent une pratique récurrente des
tribunaux marocains – documentée en détail par les trois organisations – qui
est de se baser sur des déclarations qui auraient été faites à la police, en
tant que preuves de culpabilité.
Les tribunaux ont l’habitude d’ignorer ou de
rejeter d’office les arguments de la défense qui plaide que les policiers ont
utilisé des méthodes douteuses pour obtenir des aveux et en falsifier le
contenu.
« Au Maroc, même si
la police vous empêche de lire vos ‘aveux’ ou qu’ils sont rédigés dans une
langue qui vous est incompréhensible – une fois que vous les signez, vous voilà
embarqué sur un train fou, destination, prison », a déclaré Sarah Leah Whitson,
directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
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