« De l'enfer de Salé II à celui de Tiflet », un appel à l'aide d'Asma pour son frère Adil Oumoussa.

Mon nom est Asma Oumoussa, je suis la soeur d'Adil.
La police est venue cherché Adil le 16 août 2013 a 05h du matin ! Il dormait, ils ont fouillé sa chambre, ils ont pris presque toutes ces affaires à part les vêtements et quelques livres. Ils lui ont dit que ce n’était qu'une affaire de quelques jours. Qu'ils allaient juste l'interpeller et qu'il serait de retour. Depuis ce temps là, je ne l'ai revu qu'une seule fois. C’était le mois d'août dernier, puisqu'on habite loin de Salé, à Tiznit, ça fait plus de 600 km .
Tout récemment, il a été condamné à 4 ans de prison. Faussement accusé d'être « le chef d'une cellule terroriste composée de 6 autres personnes », ils l'ont envoyé à  «ZAKI II» Salé. Ses co-accusés ont eu des verdicts de 2-3 ans.
Mon frère a 26 ans. Il était professeur des études islamiques, seulement une année avant son arrestation. 

Pendant plus d'un an, mon frère et ses codétenus ont subi l'harcèlement et les abus pratiqués par les autorités du prison «Zaki II». Ils les ont privé de leurs droits élémentaires tels que les soins médicaux. C'était plus que ce qu'ils pouvaient supporter.  D'ailleurs, de nombreuses plaintes ont été déposées, mais en vain.
Mon frère en ce moment est en jeûne de protestation depuis le 18 novembre 2014. Il a été arbitrairement déporté - avant la publication de toute décision de justice - à l'établissement de «Tiflet» , où il a été mis dans une cellule avec plus que 35 autres prisonniers. Nul part où mettre leurs bagages personnels, ce qui rend même dormir une tâche impossible. Outre le manque d'hygiène ou même d'air, il y a la fumée de cigarettes, les maladies respiratoires et dermatologiques. Ce n'est pas une situation propice à la vie.
Adil Oumoussa a été détenu pour ses croyances, ses idées. Maintenant il a été mis avec des violeurs, des assassins et autres criminels. Alors vous pouvez imaginer l'atmosphère où il passe ces journées, sans oublier la corruption morale qui prévaut dans la cellule et comment cela affecte sa sécurité morale et celle des autres détenues. En deux mots: la torture psychologique.
Pour tout cela et plus, je vous envoie cette lettre, dans l'espoir  que cette action peut aider à faire améliorer leur situation.  J'espère sincèrement que vous allez publier un mot au sujet de mon frère et la souffrance dont lui et les autres détenus endurent
Je sais bien que je ne peux rien faire pour sa détention, mais on peut seulement améliorer sa situation. Ça nous soulagerait beaucoup, car dans cette état de grève, je ne sais s'il peut résister ! Sans parler de la peine que mes parents ont vécu et vivent en pensant a leur aîné !
Avec tout mon respect.
AO

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