Le procès Belliraj en Belgique ! Appel à la solidarité. Aidez-nous à payer les frais de justice.
La Chambre du conseil du
tribunal de première instance de Bruxelles a fixé la date du 10
décembre 2013 pour statuer sur ce qu'on appelle « l’affaire
d'Abdelkader Belliraj ».
Il s'agit d'un procès en
Belgique qui a déjà eu lieu au Maroc. La femme du docteur Wybran,
assassiné à Bruxelles le 3 octobre 1989, a déjà voulu obtenir des
indemnités devant une Cour marocaine, suite à la condamnation au
Maroc d'Abdelkader Belliraj à perpétuité. Sa demande étant
rejetée par un tribunal au Maroc, elle se porte aujourd'hui partie
civile en Belgique.
Ce procès sera l'occasion
pour l'avocat de la défense, Maître Vincent Lurquin, de réunir
tous les éléments dans l'affaire Belliraj et de décortiquer le
dossier de plus de 35 000 pages devant une Cour belge. Si cette Cour
rejette la culpabilité de Belliraj dans cette affaire, ceci
constituerait une réelle chance pour Abdelkader Belliraj de casser
sa condamnation à perpétuité suite à un procès inique au Maroc.
Pour rappel de cette affaire, nous publions en annexe un texte sur le
procès du « réseau Belliraj », qui a eu lieu au Maroc
en 2008-2009.
Les frais de justice en
Belgique s’élèvent pour le moment à près de 1500 €. Ces frais
pourraient s'élever à des sommes plus importantes jusqu’à la
prononciation du verdict. Nous lançons un appel à tous ceux qui
nous ont soutenus depuis le début de cette affaire et qui
soutiennent encore la famille dans son combat pour qu’enfin justice
soit rendue, à verser un don sur le compte IBAN BE91 0003 84651476
(BIC BPOTBEB1) de Luk Vervaet du Comité des familles des détenus
européens au Maroc avec la mention « Soutien procès 10
décembre 2013 ».
Merci d'avance pour votre
solidarité,
Luk Vervaet et Rachida
Belliraj.
Pour rappel.
Le procès
du « réseau Belliraj » au Maroc.
Luk Vervaet
Pendant ces dernières
cinq années, beaucoup a été écrit sur l'affaire Belliraj, sur sa
personne, sa vie. Il y a même un livre en néerlandais qui est sorti
en 2011 qui reprend presque mot pour mot l'accusation de la BNPJ (la
réputée Brigade nationale de la Police Judiciaire) à son encontre.
En d'autres occasions, certaines personnes impliquées dans ce procès
ont été présentées comme des terroristes ou des criminels de
droit commun pour justifier leur condamnation et leur détention.
Quant au Comité des
familles des détenus européens au Maroc, nous demandons
l'annulation pure et simple de la condamnation du « réseau
Belliraj » et la libération immédiate de tous les détenus
sans exception.
Notre choix est celui de la protection des inculpés,
des détenus et de leur famille contre la violence et le terrorisme
d'état, devenu systémique. La lutte contre le terrorisme au Maroc
est en effet devenu le moyen pour réduire une certaine opposition
politique ou sociale au silence, pour se débarrasser des opposants,
pour s'assurer du soutien de l'Occident, pour régler des comptes
entre différentes fractions du régime sur le dos des accusés.
Quelles que soient les inculpations, tant qu'un état ne garantit pas
les droits les plus élémentaires des accusés, tant qu'on assiste à
des enlèvements au nom de la lutte antiterroriste, à leur torture
systématique par les services secrets lorsqu'il s'agit de la sûreté
nationale, à la pratique d'une justice basée sur « les
aveux » et sur rien d'autre, aux menaces des familles, aux
procès iniques, à leur isolement et à leur maltraitance en
prison.., il ne peut y avoir justice.
Un procès monstre
Le procès monstre contre
35 personnes accusées d'appartenir à « la cellule terroriste
la plus dangereuse qu'ait connue l'histoire du Maroc », le dit
« réseau terroriste de Belliraj », a eu lieu en
2008-2009 devant la Cour antiterroriste à Rabat.
En tout, ce procès
impliquait une cinquantaine de personnes, dont 17 personnes résidant
à l'étranger pour lesquelles le Maroc a demandé l'arrestation et
l'extradition, sans l'obtenir pour la plupart d'entre elles.
Entre le 18 et le 30
janvier 2008, plus de 20 personnes ont été enlevées dans plusieurs
villes du Maroc et enfermées pour une durée de deux semaines à
deux mois dans le centre secret de Temara pour leur extorquer des
aveux, obtenus sous la torture ou sous la menace de viol, de coups de
bâton, de gifles, sans que leur famille ne soit informée de leur
«arrestation» ou lieu de détention. Quant à la famille et les
enfants d'Abdelkader Belliraj, ils resteront pendant huit mois sans
aucune nouvelle.
Le procès ne commencera
qu'en septembre 2008, mais le 20 février 2008, le ministre de
l'intérieur et le ministre de la communication et porte-parole du
gouvernement donnent déjà une conférence de presse condamnant les
prévenus et mettant en garde ceux qui oseraient mettre en doute la
version officielle du complot terroriste. Ils violent ainsi le
principe de la présomption d'innocence et le secret de l'enquête
préliminaire. Le sort des prévenus est scellé. Le 16 septembre
2008, le procès commence avec 35 personnes dans le banc des accusés.
L'accusation: «atteinte à la sécurité intérieure du pays,
formation d'un groupe criminel visant à préparer et à commettre
des actes terroristes, transport et détention d'armes à feu,
falsification de documents officiels, don et collecte de fonds dans
l'exécution de projets terroristes, vols multiples et blanchiment
d'argent. » A l'issue du procès, le 28 juillet 2009, les 35
sont condamnés à des peines allant de un an de prison à la
perpétuité pour Abdelkader Belliraj. Six condamnés (un membre du
Parti Socialiste Unifié, un dirigeant du Parti de la Justice et du
Développement, un correspondant d'Al Manar TV, dirigeant du Parti de
la Nation et deux dirigeants du parti Al Badil Al Hadari), désignés
comme les responsables politiques du complot terroriste, écopent
jusqu'à 25 ans de prison ferme.
Coup de théâtre, deux
ans plus tard, quand, le 14 avril 2011, le Roi gracie « l'aile
politique » du réseau terroriste et fait libérer les six
politiques, rendant ainsi ridicule les peines prononcées à ce
procès (jusqu'à 25 ans de prison ferme pour les personnes
concernées !) et rendant absurde toute accusation d'entreprise
terroriste (par définition politique !) pour les autres
détenus. Mais rien n'y fait. Les autres condamnés resteront en
prison et seront à plusieurs reprises victime de transferts
arbitraires, d'isolement, de maltraitance ou de privation de visite
de leur famille.
« Une mascarade,
un show politique, un procès inéquitable »
Les audiences du procès
ont été suivies par nombre de représentants des organisations de
défense des droits de l'homme, dont 17 personnes représentant 8
organisations arabes des droits humains. Le déroulement de ce procès
a été condamné de façon unanime, qu'il s'agisse de l'ambassade
américaine ou belge à Rabat, des organisations de droit de l'homme
ou de la sûreté de l’État belge. C'était une mascarade, un show
politique et un procès inéquitable.
Quelques jours après la
conférence de presse des deux ministres marocains, le journaliste de
La Libre, Roland Planchar, titrant « Les faits belges
incertains », écrit : « Les éléments fournis
par le Maroc ne permettent pas à ce stade d'ouvrir ou de rouvrir des
dossiers belges. Il faut attendre des renseignements bien plus
explicites. Il y a du doute et de l'embarras dans l'air. Il est par
exemple troublant de constater que, en quelques semaines, sans
demander ni donc obtenir le moindre renseignement à la police
fédérale ou à la Sûreté de l’État, les services marocains
sont parvenus à résoudre autant de mystères d'un coup. Là où les
Belges ont abouti à d'autres conclusions ou n'ont pu résoudre
l'énigme pendant tant d'années. Bizarre, pensent des observateurs
proches du milieu d'enquête ». (La Libre, 22 février
2008).
Le 6 août 2009, Wikileaks
dévoile que Robert P. Jackson, diplomate américain en poste à
Rabat, a adressé à cette époque un télégramme inquiétant à
Washington sur la situation des droits de l’homme au Maroc dans le
cadre de la lutte antiterroriste et sur un procès en cours, celui
d’Abdelkader Belliraj. Dans ce câble, l'ambassade américaine cite
un des magistrats belges sur place, Daniel Bernard, haut magistrat,
ancien membre du parquet fédéral, et le consul belge, Johan Jacobs,
qui ont, tous les deux, dénoncé ce procès. Monsieur Jacobs a
déclaré que les condamnations avaient tout simplement été «
décidées à l’avance ».
Violette Daguerre de la
Commission arabe des Droits Humains, qui a assisté au procès, écrit
dans son rapport : « La Cour n'est pas parvenue, malgré un
an et demi d'audiences successives, à prouver une quelconque
accusation à l'encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader
Belliraj. Certains des prévenus ont fait l'objet de poursuites pour
le simple fait d'avoir eu des relations avec lui... Les prévenus ont
insisté devant la Cour sur le fait qu'ils ont été soumis à des
interrogatoires musclés et que des aveux ont été obtenus sous la
torture au centre secret de la police politique de Temara ».
(Voir texte intégral de son rapport d’observation sur
http://www.achr.nu/news.fr247.htm
et le rapport de Human Rights Watch du 29 décembre 2009 en anglais
www.hrw.
org/en/news/2009/12/29/morocco-address-unfair-convictions-mass-terror-trial,
et en arabe à www.hrw.org/ar/news/2009/12/29
)
Même la sûreté de
l’État belge parle d’un procès non basé sur des faits : « Bien
qu’elle ait eu vent de liens entre certains de ces individus, la
sûreté de l’État n’a cependant jamais été en possession
d’éléments attestant leur implication commune dans une quelconque
activité liée au terrorisme ou permettant d’établir un lien
entre l’un d’eux et les six meurtres “belges” reprochés à
ce réseau. Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas
permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un
réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en
Belgique ».
(Rapport annuel de la
Sûreté de l’État belge 2008 ). Violette Daguerre écrit :
« A la question « pourquoi Belliraj n'a-t-il pas été
poursuivi en Belgique ? », la réponse est tout simplement
parce qu'il n' avait pas commis les crimes pour lesquels il a été
accusé. Il a été tout de même condamné à perpétuité par un
tribunal marocain qui manque d'intégrité et de crédibilité. »
La collaboration belge
Et pourtant, la Belgique a
activement collaboré à ce procès monstre en fournissant des
dossiers et des documents à la justice marocaine légalisant ainsi
l’inculpation et la condamnation des accusés. Fait déjà dénoncé
par le sénateur CD&V et professeur en droit Hugo Vandenberghe,
lors de la session plénière du Sénat le 4 mars 2010 : « Si
l’État belge transfère des dossiers à des États dont il n’a
pas la garantie qu’un procès puisse s’y dérouler de manière
équitable et impartiale, il est complice de violation de l’article
6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme
et des libertés fondamentales. Cette disposition trouve son origine
dans l’affaire Söring et donc dans le débat relatif à
l’extradition vers des États appliquant encore la peine capitale.
La jurisprudence a encore évolué depuis lors ». Concrètement
ce transfert de documents belges s'est passé comme suit :
« Après la fin de l'interrogatoire de deuxième
comparution, le juge d'instruction de son côté a versé secrètement
et illégalement au dossier, des documents envoyés aux autorités
marocaines dans le cadre de la commission rogatoire internationale,
par les instances belges (documents en français). La défense a
également insisté sur la nécessité de traduire les documents
rédigés en français vers l'arabe, étant donné qu'elle est la
langue de plaidoirie devant les juridictions au Maroc, et que cela
relève de la souveraineté du Maroc et de sa constitution. Demande
qui est restée lettre morte..La traduction s'est limitée à
une lecture orale de certains paragraphes». (Rapport Violette
Daguerre).
La Belgique a non
seulement transféré des dossiers mais aussi des personnes.
Le 29 novembre 2010, le
ministre Van Ackere se vante devant la Chambre que la Belgique, par
l’intermédiaire du ministre de la justice De Clerck a extradé «
un ressortissant algérien vers le Maroc dans le cadre du procès
Belliraj début 2010 ». Il s'agit de Bin Rabeh Benjettou, qui
sera sauvagement torturé et condamné à dix ans de prison.
Récemment, les autorités marocaines lui ont fait savoir qu'il est
sur la liste de personnes à extrader vers l'Algérie.
La complicité ne s'arrête
pas là. Elle fut aussi indirecte. Parmi les personnes résidant en
Europe, dont le Maroc demande l'arrestation et l'extradition dans le
cadre du procès, se trouve le Belgo-marocain Ali Aarrass. Arrêté
par l'Espagne le 1 avril 2008, innocenté par la justice espagnole
par manque de preuve, il restera pendant deux ans en prison en
Espagne, en attendant son extradition. Celle-ci aura lieu le 14
décembre 2010, allant à l'encontre de la demande du Comité des
droits de l'homme des Nations Unies de ne pas l'extrader. Pendant ses
deux ans de détention en Espagne, la Belgique n'a pas voulu lever le
petit doigt pour protéger son ressortissant. Dans la Revue belge de
droit international (numéro 2012/2, pages 634-659), Leila Lahssaini,
écrit : « La Belgique refusa, durant les deux années
de détention d'Ali Aarrass en Espagne, de s'adresser aux autorités
espagnoles afin d'empêcher l'extradition, tant en exerçant la
protection diplomatique de ce ressortissant belge ayant vécu la
majorité de sa vie en Belgique, qu'en proposant des visites
consulaires.... Depuis son extradition vers le Maroc, la Belgique
déclare également ne pouvoir intervenir auprès des autorités
marocaines afin de s'assurer du respect de ses droits fondamentaux...
Cette position est maintenue jusqu'à ce jour, malgré les
allégations de tortures subies par Ali aarrass depuis son arrivée
au Maroc, tant durant les interrogatoires précédant les procès
qu'aujourd'hui, alors qu'il purge sa peine de 12 ans de prison à
Salé.. »
Juin 2013, Human Rights
Watch demande la libération de tous les détenus restants dans le
procès Belliraj.
En 2012 Juan Mendez, le
rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, avait fait son
rapport sur la torture au Maroc et sur le cas d'Ali Aarrass en
particulier. Juan Mendez prouve que des traces physiques et
psychologiques liées à la torture ont bien été constatées chez
Ali Aarrass. En avril 2013, l'organisation Alkarama adressait le même
message au Comité contre la torture de l'ONU.
En juin 2013, un nouveau
rapport de Human Rights Watch (HRW) met en cause les tortionnaires au
Maroc. Depuis 30 ans, Human Rights Watch (HRW) est parmi les
organisations mondialement reconnues pour sa défense des droits de
l'homme. Sous le titre « Tu signes ici, c'est tout :
Procès injustes au Maroc fondés sur des aveux à la police »
(un rapport de 137 pages), HRW demande au gouvernement marocain la
libération immédiate des 17 prisonniers (des 35 condamnés)
toujours en prison dans l'affaire Belliraj ou leur libération en
attendant un procès équitable.
Le rapport dit
ceci (passages mis en gras par nous) :
« En ce qui concerne
l’affaire de Gdeim Izik, dans laquelle 21 des 25 accusés sont en
prison, et l’affaire Belliraj, où 17 des 35 accusés sont en
prison (liste en bas) les autorités marocaines devraient:
• Libérer les
accusés encore emprisonnés ou bien leur accorder un nouveau procès
qui soit équitable...
• Si les affaires
sont rejugées, la présomption devra être que tous les accusés
soient libres jusqu’à leur procès..
• Quand les accusés
seront rejugés, le tribunal devra étudier leurs allégations de
torture et garantir, conformément au droit international et
marocain, qu’aucune déclaration obtenue par la violence ou sous la
contrainte ne soit admise comme preuve..
• Si le tribunal
décide d’admettre comme preuve une déposition de police dont
l’accusé affirme qu’elle a été extorquée sous la torture, il
devrait expliquer dans son jugement écrit pourquoi il a décidé que
ces allégations de torture ou de contrainte abusive n’étaient pas
crédibles. »
(page 10 du résumé du
rapport en français).
HRW dénonce que 84
personnes inculpées dans six affaires ont été condamnées sur base
d' aveux «extorqués sous la torture ou par d'autres méthodes
illégales» ou sur base de «témoignages, sans que les témoins
aient à témoigner au tribunal ». HRW constate que nombre
d'inculpés dans l'affaire Belliraj ont été enlevés et ont disparu
pendant une période qui a été beaucoup plus longue que la période
légale de garde à vue prévue par la loi, ainsi que sans aucun
contact avec un avocat ou un membre de leur famille. HRW constate que
les tribunaux « n'ont pas fait d'effort significatif pour
vérifier les plaintes sur la torture » et ne se basent que sur
« les déclarations à la police qui les incriminent »,
et ce malgré le fait que les accusés ont affirmé que « ces
déclarations leur avaient été extorquées ».
Le rapport de HRW
recommande « Aux gouvernements et institutions qui fournissent
une aide au Maroc, d'encourager le Maroc à mettre en œuvre les
recommandations énumérées ci-dessus, surtout celles qui veulent
pousser les juges à :
• examiner de façon
plus critique la valeur, comme preuve, des procès-verbaux préparés
par la police, quand les accusés récusent leur contenu;
• concevoir et suivre
des méthodes pour explorer plus en détail les allégations de
torture ou de mauvais traitements, quelle que soit l’étape des
procédures où elles ont été émises;
• imposer des limites
légales à la durée de la détention provisoire, non seulement
pendant la phase de l’enquête judiciaire mais aussi quand un
procès ne parvient pas à démarrer ou à être mené à bien dans
un délai raisonnable, et garantir un réexamen judiciaire régulier
et approfondi des ordres de détention provisoire. »
(page 10/11 du résumé du
rapport en français).
Le ministère de la
Justice de Madame Turtelboom, qui s'est vantée à la Chambre de ce
que la Belgique était le partenaire judiciaire numéro deux au
Maroc, réagira-t-elle à cette nouvelle demande qui la met
directement en cause ?
Le ministère des affaires
étrangères de Monsieur Reynders, qui continue à justifier son
inaction vis-à-vis du sort des torturés belgo-marocains au Maroc,
réalise-t-il que la Belgique se rend ainsi complice des pratiques
d'extradition illégale, d'enlèvements, de torture et de procès
iniques au Maroc, qui constituent d'ores et déjà des faits
indéniables.
Appendix II: Human Rights
Watch : List of Defendants in "Belliraj" Case and the
Sentences They Received )
1.
Abdelkader Belliraj, life in prison
2.
Abdellatif al-Bekhti, 30 years
3.
Abdessamed Bennouh, 30 years
4.
Jamal al-Bey, 30 years
5.
Lahoussine Brigache, 30 years
6.
Redouane al-Khalidi, 30 years
7.
Abdallah ar-Rammache, 30 years
8.
Mohamed Yousfi, 30 years
9.
Mohamed Merouani, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then
pardoned April 12, 2012
10.Mustapha
Mouâtassim, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then pardoned
April 12, 2012
11.
Mohamed Lamine Regala, 25 years, reduced to 10 years on appeal, then
pardoned April 12, 2012
12.
Abadila Maelainin, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then
pardoned April 12, 2012
13.
Abdelhafidh Sriti, 20 years, reduced to 10 years on appeal, then
pardoned April 12, 2012
14.
Abd al-Ghali Chighanou, 15 years
15.
Mokhtar Lokman, 15 years
16.
Abderrahim Nadhi, 10 years
17.
Abderrahim Abu ar-Rakha, 10 years
18.
Hassan Kalam, 8 years
19.
Slah Belliraj, 8 years, reduced to 5 years on appeal, then pardoned
2012
20.
Ahmed Khouchiâ, 8 years
21.
Samir Lihi, 8 years
22.
Mustapha at-Touhami, 8 years
23.
Bouchâab Rachdi, 6 years
24.
Mohamed Azzergui, 5 years (freed upon completion of sentence in
February 2013)
25.
Mansour Belaghdeche, 5 years (freed upon completion of sentence in
February 2013)
26.
Adel Benaïem, 5 years (freed upon completion of sentence in February
2013)
27.
Mohamed Chaâbaoui, 5 years (freed upon completion of sentence in
February 2013)
28.
Jamaleddine Abdessamed, 3 years (freed, sentence completed)
29.
Abdelazim at-Taqi al-Amrani, 3 years (freed, sentence completed,
acquitted on re-trial after the Court of Cassation quashed his
conviction)
30.
Larbi Chine, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
31.
Ibrahim Maya, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
32.
Abdellatif Bouthrouaien, 2 years (freed, sentence completed in early
2010)
33.
Hamid Najibi, 2 years (freed, sentence completed in early 2010)
34.
Mohamed Abrouq, 1 year suspended sentence
35.
Ali Saïdi, 1 year suspended sentence
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