Grève de la faim de 22 détenus français au Maroc
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
"Grévistes français de différentes prisons marocaines .
Maroc
Nous sommes 22 Français emprisonnés au Maroc, et entamons à compter du 01-04-2013, une grève de la faim à durée indéterminée.
En effet, suite aux arrestations abusives dont nous avons été victime, la majorité d'entre nous a été torturée.
La
raison de cette humiliation et de cette violence injuste , était de
nous sous-tirer de faux aveux forcés qui ont ensuite été utilisés par
les juges pour fonder leur condamnation.
Nous réclamons par cet acte réfléchis :
-La révision , voir l'annulation des procès de chaque détenu innocent.
-L'accélération des transfèrement dans les pays d'origine, constamment retardés .
- Un réel représentant des autorités consulaires, faisant office de soutien face aux diverses situations rencontrées .
-
L'intervention des autorités Françaises , pour veiller au bon
fonctionnement mais aussi au respect des accords ratifiés entre la
France et le Maroc.
- La poursuite en justice et le jugement des tortionnaires.
Nous vous rappelons, et insistons sur la dégradation alarmante de l'état physique et psychologique des prisonniers français .
Notamment dues à l'absence des familles et aux conditions de détention inhumaines ( rapport Mendez ).
Parce
que chaque jour compte et comptera de plus en plus , nous désirons
alerter l'opinion publique ainsi que les responsables politiques.
Ces mêmes responsables politiques, nous laissant sans réponse de leur
part, face aux diverses sollicitations formulées précédemment, ce qui nous laisse supposer une certaine complicité...
GRÉVISTES FRANÇAIS DE DIFFÉRENTES PRISONS DU MAROC.
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LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
À Salé ( près de Rabat ), le 1 Avril 2013
Monsieur le Président de la République,
Je
me permets de vous écrire pour attirer votre attention sur
l’insupportable injustice que je subis sur le sol marocain, après m'être
fait enlever en Espagne (port d'Algesiras) par des agents marocains en
civils. Depuis 30 mois, je suis incarcéré au Maroc, alors
qu’officiellement, je ne me trouve même pas dans le pays.
Après avoir passé des vacances en famille au Maroc,
je l’ai quitté par voie terrestre en direction de la France où je
réside. Une fois la Méditerranée traversée, sur le sol espagnol, j’ai
été interpellé par des hommes marocains en civil, qui m’ont violenté et
m’ont traîné de force dans la cale du ferry qui retournait vers le
Maroc. Sur mon passeport français, il y a un tampon de sortie du Maroc,
et pas de tampon d’entrée. De nombreux articles de presse se sont
penchés sur mon affaire et relatent en détail les violations de mes
droits et de la législation internationale qui entachent mon dossier.
Après avoir disparu 10 jours, durant lesquels je me
trouvais dans une zone de non droit où j’ai subi les pires tortures,
j'ai été condamné à une peine d'emprisonnement de 5 années pour
association de malfaiteurs. Je clame mon innocence et dénonce un dossier
monté de toutes pièces, avec fausse date d'arrestation, contradictions
flagrante des policiers...
Comment peut-on enlever un citoyen français sans que
la France n'intervienne? Je précise que cet enlèvement est intervenu
sur le sol européen, et non pas au Maroc, avec lequel la France se
montre manifestement peu regardante sur les dossiers des Droits humains,
y compris lorsqu’ils concernent ses ressortissants.
Monsieur le Président j'ai été torturé, notamment
avec de l'électricité durant 13 jours dont 10 au fameux centre de Témara
par la DST. J’ai été sauvagement battu, insulté, humilié, bafoué, alors
même que je n’ai commis aucun crime.
L'association l'ACAT (Action Chrétienne contre
l'Abolition de la Torture) a dénoncé à plusieurs reprise les traitements
que j'ai subis, sans que cela ne suscite la moindre réaction de la part
des autorités de mon pays, la France, qui ont le devoir de veiller à ma
sécurité et de préserver mon intégrité.
J'ai dénoncé mon enlèvement et les sévices qui m’ont
été infligés dès que j’ai pu le faire, c’est à dire dès que j’ai été
mis dans une prison « civile », aux différentes autorités françaises. A
ce jour, je n’ai jamais reçu de réponse.
Mon avocat Maître François Heyraud a déposé une
plainte auprès du parquet de Lyon (cf. copie en annexe). Pour toute
suite, le procureur de la République de Lyon a dénoncé les faits «
d’enlèvement et usage de faux en écriture publique » au profit des
autorités espagnoles. Il s’est ainsi purement et simplement dessaisi du
dossier alors même que je suis plaignant français.
Vous trouverez ci-dessous les coordonnées de mon avocat.
(François HEYRAUD Avocat à la Cour)
Mais là où le bât blesse, Monsieur le Président,
c’est que j’ai même eu droit à un phrase, plus qu’éloquente sur
l’immobilisme, voire la gêne manifeste qui entoure mon dossier : "ON NE PEUT PAS INTERVENIR DE CRAINTE DE CRÉER UN CONFLIT DIPLOMATIQUE",
En m'enlevant sur un sol Espagnol, on se demande bien qui se joue bien de provoquer un conflit?
Je vis une véritable injustice, plusieurs violations graves
du droit international ont été commises, mais je vois là que
d’inavouables intérêts complaisants passent avant ma dignité, et même
avant la légalité internationale.
À l'heure même ou je vous écris, je suis incertain
de ce qui va m'arriver en publiant cette lettre, je sais que je vais
devoir en assumer les conséquences. Lors de la médiatisation de mon
affaire, j’ai dû faire face aux pressions les plus sournoises, aux
menaces, mais aussi à un transfert abusif.
Je vous informe par la présente, non sans désespoir, que j’entamerai une grève de la faim le lundi 1 Avril 2013.
Il ne me reste plus que cet ultime moyen pour dire mon refus de
l’injustice et faire enfin réagir une France devenue sourde-muette à la
souffrance de l’un de ses enfants.
Monsieur le Président, je souhaite par la présente
vous saisir afin que vous vous penchiez sur mon dossier lors de votre
visite au Maroc.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Monsieur le président, l’expression de mes salutations distinguées.
El Mostafa Naïm Numéro d’écrou 561 Prison de Salé 2
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