Mon frère Abdellatif Bekhti : sache qu’on ne t’oublie pas!
"Le
30 janvier 2008, nos vies ont été dévastées, détruites par un
tsunami encore inconnu dans notre vocabulaire : la lutte contre
le « terrorisme ».
Nos
vies.
Celle
de mon frère, ce bruxellois qui est arrivé à Bruxelles à l’âge
de 2 ans. En Belgique, il a fait ses études, il a travaillé et a
vécu pendant 35 ans sans jamais avoir un quelconque problème
judiciaire ou autre ;
Celle
de ses trois enfants, de sa mère, de son épouse, de ses sœurs, de
ses frères, de ses nièces et de ses neveux ont toutes basculées
dans un cauchemar sans fin.
Plus de sommeil, plus d’appétit, plus de sourire, plus d’envie, plus rien ne va.
Notre vie se résume à l’attente. Cette attente est interminable depuis ce jour où nous n’avions plus eu de ses nouvelles!
Plus de sommeil, plus d’appétit, plus de sourire, plus d’envie, plus rien ne va.
Notre vie se résume à l’attente. Cette attente est interminable depuis ce jour où nous n’avions plus eu de ses nouvelles!
Oui,
ça fait cinq ans, cinq longues années et quelques jours que notre
frère Bekhti Abdellatif a été arrêté au Maroc par des hommes.
Ils l’ont embarqué dans une voiture. Puis, il l’on menotté et
lui ont bandé les yeux. Il a été emmené au centre Témara où il
est resté jusqu’au 18 février 2008. Il a été maltraité et
torturé.
Le
18 février 2008, on apprendra par les médias marocains l’existence
de cette fameuse « affaire Belliraj » et où toutes les
personnes arrêtées, notamment notre frère, étaient présentées
comme des coupables avant même le procès.
Du 18 février au 28 février 2008, notre frère a été en garde à vue au poste de police.
Du 18 février au 28 février 2008, notre frère a été en garde à vue au poste de police.
Après
cette garde vue, notre frère a été seul, avec un autre handicap,
c’est qu’il ne maîtrise pas la langue arabe, face à ce
compresseur qu’est la machine judiciaire.
N’ayant
aucune preuve qu’il est toujours vivant, qu’il est vraiment la
personne qu’on décrit ; oui, nous étions dans l’incapacité
de croire tous ces faits, cette histoire tragique.
Oui, nous étions dans l’impossibilité d’admettre que l’homme dont on parlait était notre frère. Notre frère a toujours été un Homme droit, humain, sincère, juste, il nous a jamais déçu et il n’était pas coupable de tous ces griefs qu’on lui reprochait.
Oui, nous étions dans l’impossibilité d’admettre que l’homme dont on parlait était notre frère. Notre frère a toujours été un Homme droit, humain, sincère, juste, il nous a jamais déçu et il n’était pas coupable de tous ces griefs qu’on lui reprochait.
Oui,
alors, je décide un jour de tout laisser tomber, je prends l’avion
pour aller le voir car ma souffrance était indescriptible, j’avais,
non nous avions tous un énorme vide causé dans notre cœur et dans
notre tête par la rupture brutale, la privation de liberté de notre
frère.
Je suis allé à la prison de Zaki Salé car il fallait que je le vois, que je le touche, que je le serre dans mes bras, que je lui parle. Il nous avait tellement manqué. Ce fut son premier contact avec le monde extérieur, sa première visite avec des membres de sa famille qui l’aimaient, qui croyaient en son innocence.J’oublierais jamais ce jour, ni ce moment qui me hantera encore longtemps, ni ce regard vide de vie ; ce regard sans vie mais qu’un corps qui était présent sans âme. Il revenait de loin mon frère bien aimé.
Oui, notre frère BEKHTI ABDELLATIF est innocent, notre frère est victime de ce procès inéquitable.
Je suis allé à la prison de Zaki Salé car il fallait que je le vois, que je le touche, que je le serre dans mes bras, que je lui parle. Il nous avait tellement manqué. Ce fut son premier contact avec le monde extérieur, sa première visite avec des membres de sa famille qui l’aimaient, qui croyaient en son innocence.J’oublierais jamais ce jour, ni ce moment qui me hantera encore longtemps, ni ce regard vide de vie ; ce regard sans vie mais qu’un corps qui était présent sans âme. Il revenait de loin mon frère bien aimé.
Oui, notre frère BEKHTI ABDELLATIF est innocent, notre frère est victime de ce procès inéquitable.
Oui,
toute cette tragédie a anéanti mon frère dans son existence, dans
sa vie et dans son humanité.
Un
vent d’espoir, un souffle de liberté est passé ce 14 avril 2011
sur la prison de Salé.
Ce jour, cinq détenus du même dossier que mon frère : « l’affaire Belliraj, ont été libérés ; les cinq hommes politiques ont été graciés.
Ce jour, cinq détenus du même dossier que mon frère : « l’affaire Belliraj, ont été libérés ; les cinq hommes politiques ont été graciés.
Le
reste des détenus de ce même dossier, mon frère, notre famille
avions repris l’espoir suite cet heureux événement. de serrer un
jour notre frère dans nos bras.
Aujourd’hui, nous espérons que ce sera bientôt le cas de mon frère et des autres détenus de ce dossier d’avoir la même issue, qui est la LIBERATION, que les 5 détenus politiques.
Aujourd’hui, nous espérons que ce sera bientôt le cas de mon frère et des autres détenus de ce dossier d’avoir la même issue, qui est la LIBERATION, que les 5 détenus politiques.
Tous
les jours, je fais un rêve, ce rêve est que cette grande porte de
la prison s’ouvre, un bel homme se tient là, je le serre dans mes
bras ; c’est mon frère BEKHTI ABDELLATIF. Enfin, nous sommes
libérés de ce fardeau, nous pourrons enfin vivre !
Pour
que ce rêve devienne une réalité, nous devons continuer à nous
battre, à espérer, à prier Allah qu’Il accepte nos dou’as et
que notre vœu soit bientôt exhaussé. Nous lançons un appel aux
associations des droits de l’homme, qui nous espérons ce battrons
avec la même ferveur que pour les 5 détenus libérés, pour
défendre le dossier de notre frère BEKHTI ABDELLATIF pour qu’il
SOIT ENFIN LIBRE.
Ce
jour là, nous prendrons à nouveau l’avion, le cœur allégé,
plein d’allégresse, pour attendre enfin à la sortie de la prison
d’Oujda, ce bel Homme, mon frère BEKHTI ABDELLATIF.
Nous
rendons hommage à notre frère pour son courage, sa patience et
qu’Allah le protège et le Libère inchallah".
Sa
famille qui l’aime.
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